Quelques conseils pour éviter que votre voiture soit sous estimée par un expert

Certains experts ont la fâcheuse manie d’estimer une auto non réparable en-dessous de sa valeur réelle. Pour éviter cela voici quelques tuyaux !

Il est assez loin le temps où l’évaluation d’une auto accidentée ou volée était calculée exclusivement à l’aide de tables de dépréciation mathématiques, sans tenir compte du marché. Aujourd’hui, les sources d’information sont telles que nul ne peut ignorer le cours réel des transactions.

Toutefois, il ne faut pas se voiler la face, certains experts d’assurance sont encore “sensibles” à leurs statistiques et à leurs “coûts sinistre”, et tentent de minimiser les valeurs proposées. Voici des astuces pour déjouer ces éventuelles manœuvres et obtenir indemnisation juste…

Mettez en valeur votre auto en préparant un dossier complet

Vous craignez que votre auto soit irréparable ? Préparez votre dossier d’évaluation. La qualité de l’entretien diffère d’un automobiliste à l’autre. Certains traînent pour faire leur vidange et attendent d’être en contre-visite au contrôle technique pour réaliser des travaux indispensables. Evidemment, entre une auto qui a été négligée des années et une autre révisée aux échéances, la qualité intrinsèque et le prix sur le marché ne sont pas les mêmes. Les experts le savent.

Comme il est difficile sur un simple examen visuel de connaître l’état réel des organes mécaniques, par défaut, ils sont tentés de considérer que la voiture a fait l’objet du service minimum, et de retenir la fourchette basse des prix de vente pour l’estimer. Donc, si votre auto est détruite ou volée, ou si vous craignez qu’elle soit irréparable (voir « Quelle limite pour réparer sa voiture ? »), prenez les devants.

Montez un dossier contenant les copies des factures d’entretien et des différents contrôles techniques, et confiez-le à votre réparateur pour qu’il le remette à l’expert lorsqu’il viendra voir votre voiture. Celui-ci sera plus enclin à vous considérer comme un automobiliste rigoureux, ce qui valorisera votre auto. Il aura, par ailleurs, tous les éléments pour effectuer son évaluation avec plus de justesse.

Sachez contrer les arguments de l’expert auto

Pendant des années, les experts proposaient une cote ou une valeur dite vénale, à savoir le prix auquel la voiture aurait pu être reprise par un pro. La Cour de cassation a rejeté cette notion, et lui a substitué celle de valeur de remplacement. Celle-ci se définit comme “le prix de revient total d’un véhicule d’occasion de même type et dans un état semblable“. Elle comprend donc, en plus du prix d’achat sur le marché, les frais de recherche et d’éventuels déplacements pour acquérir l’auto, ainsi que ceux pour souscrire une garantie si celle détruite en bénéficiait.

Mettez à profit le délai de quelques jours avant que l’expert ne vous contacte pour faire vos propres recherches sur internet et trouver, de préférence chez des professionnels de votre région, des véhicules équivalents au vôtre. Si la valeur proposée vous semble insuffisante, vous pourrez réagir sans délai. Et s’il prétend avoir trouvé, dans des annonces, plusieurs modèles approchants, à son prix, ou avoir fait une moyenne des prix affichés, cela ne constitue pas une référence !

Sur les sites les plus courus se glissent des milliers d’autos douteuses (avec des compteurs trafiqués, par exemple), souvent de particuliers ou de mandataires véreux, mises en vente à des prix anormalement bas, qui faussent l’évaluation. N’hésitez pas à le lui rappeler et à lui opposer vos propres annonces. L’homme de l’art doit également retenir des véhicules proches de votre domicile, sauf à en majorer substantiellement le prix.

En cas de blocage, pensez à la contre-expertise !

Si vous n’avez pas réussi à faire entendre raison à votre expert, et qu’il n’a pas tenu compte de vos arguments, ce n’est pas perdu. Vous pouvez en prendre un indépendant * (ou expert d’assuré) à titre privé. Si vous avez une protection juridique indépendante de votre contrat auto, ses honoraires (entre 150 et 500 € suivant la nature de la mission) peuvent être prix en charge.

Son rôle peut aller de la simple consultation, pour estimer sur pièce la valeur de votre véhicule, et établir une attestation, à la mise en œuvre d’une véritable expertise contradictoire, réalisée devant la voiture, et à laquelle seront convoqués votre assureur, son expert et, le cas échéant, le tiers responsable de l’accident. L’assistance de ce technicien sera précieuse et constituera un véritable appui pour négocier un accord satisfaisant.

Quelle limite pour réparer sa voiture ?

Dès que les réparations dépassent la valeur d’un véhicule, celui-ci est classé économiquement irréparable (VEI).
On peut néanmoins, la plupart du temps, le réparer.
– Tant qu’il n’a pas aussi été classé ”Techniquement non réparable” (TNR), la remise en état est possible.
– Négociez avec l’expert une plus juste valeur pour éviter le classement VEI, et de mettre la main au porte-monnaie pour payer le supplément de travaux par rapport au prix de l’auto.
– L’assureur limite toujours, en effet, son indemnisation au prix du véhicule, moins l’éventuelle franchise. Dans un arrêt du 12 février 1975, la Cour de cassation a rappelé que le droit au remboursement est strictement limité à la valeur de remplacement de l’auto. Celle-ci comprend : le prix du marché + les frais de recherche et de déplacement + ceux de la carte grise en cas d’accident non responsable.

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